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Les molécules d’adhérence

 

Nous avons dédié notre page moléculaire à l’adhésion du blastocyste à l’endomètre dans le cas d’une fécondation. Cependant, les informations précises sur ce sujet sont rares et rien n’est encore sûr. Les mécanismes présentés ici sont donc pour la plupart encore des théories.

Lors de l’adhésion du blastocyste à l’endomètre, la fixation se fait par des molécules d’adhérence. Pour que l’adhésion puisse se faire, il faut que le trophoblaste se présente à l’endomètre dans une certaine fenêtre d’implantation, environ autour du 5-6 ème jour après l’ovulation, ce qui correspond à la sécrétion des signaux d’implantation par l’endomètre.

 Pour le premier contact, les molécules mises en jeu dans ce processus sont les mucines et les sélectines.

Les cellules épithéliales de l’endomètre expriment de la mucine 1 (codée par le gène MUC-1) qui est une glycoprotéine transmembranaire. Il s’agit d’une protéine très fortement glycosylée, présente à la surface de l’endomètre utérin, constituée de deux sous unités. Une première qui se fixe à la membrane plasmique, hydrophobe donc. La seconde constitue la  partie extracellulaire, fortement glycosylée, constituée de résidus sérine, thréonine, et proline essentiellement. La mucine 1 joue un rôle dans la signalisation cellulaire, c’est-à-dire que c’est un site de reconnaissance auquel se fixe des agents extérieurs, le plus souvent des agents pathogènes ou les cellules cancéreuses.

Le blastocyste, spécifiquement le trophoblaste (couche de cellules externe du blastocyste), exprime des L-sélectines, molécules de la famille des lectines, des glycoprotéines transmembranaires impliquées  dans l’adhésion cellulaire. Elles reconnaissent spécifiquement les complexes glucidiques, or la mucine en présente. La L-sélectine contient un domaine commun à toutes les sélectines, le domaine lectine au niveau de la terminaison Nterm, ainsi qu’un important domaine glucidique, hydrophile, extracellulaire, capable d’interagir avec les autres complexes glucidiques. Elles sont ancrées dans la membrane plasmique cellulaire grâce à un seul domaine transmembranaire, et contiennent une courte partie intracellulaire cytoplasmique.

La L-sélectine reconnait la mucine de l’endomètre et les deux molécules interagissent pour créer un contact entre le blastocyste et l’endomètre. Ceci est possible grâce aux parties glycosylées des deux protéines mises en jeu, qui s’associent par des liaisons polaires, liaisons hydrogène par exemple.

 

 

 

Dans un second temps,  le blastocyste va pénétrer à l’intérieur de l’endomètre et s’y enfouir ; de nouvelles interactions moléculaires interviennent alors. Le blastocyste développe un syncytiotrophoblaste qui pénètre dans l’endomètre et se lie avec les vaisseaux sanguins présents dans le chorion. Ces vaisseaux, recouverts de cellules endothéliales, présentes à leur surface des P-sélectine et E-sélectine, qui sont d’autres types de lectines, présentant une structure semblable aux L-sélectines. Ces sélectines vont interagir avec le complexe glucidique Sialyl-Lewis X présent à la surface des cellules du syncytiotrophoblaste. Le complexe Sialyl-Lewis X est un tétra saccharide (4 sucres) jouant un rôle très important dans la reconnaissance cellule-cellule. Il se trouve à la surface des cellules, sur la membrane plasmique côté extracellulaire. Ce phénomène est assez proche de la diapédèse, c’est-à-dire de la pénétration du leucocyte à travers la cellule endothéliale pour coloniser le tissu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour envahir l’endomètre, le blastocyste doit d’abord y pénétrer, donc détruire sa couche de protection : l’épithélium. Ceci est possible grâce à des enzymes sécrétées par le blastocyste, des métalloprotéinases matricielles, qui détruisent la matrice extracellulaire de l’épithélium de l’endomètre. Le trophoblaste adhère alors au chorion grâce à des intégrines, des molécules d’adhérence cellulaire. Les intégrines sont des protéines transmembranaires constituées de deux sous-unités : une chaîne alpha et une chaîne béta. Elles se lient à des constituants de la matrice extracellulaire ; dans le cas de lame basale (matrice des épithéliums) comme ici, elle se lie avec la laminine, une protéine présente dans la lame basale, grâce à une séquence RGD (arginine, glycine, acide aspartique). A l’intérieur de la cellule, l’intégrine est liée à la protéine plectine, elle-même liée aux filaments intermédiaires du cytosquelette, constitués de kératine. Dans le cas de l’adhésion du blastocyste, ce sont les intégrines α5ß1 et α1ß1 qui interviennent.

Pour conclure, les interactions entre le blastocyste et l’endomètre sont nombreuses et peu connues. Ce phénomène est encore aujourd’hui un mystère à élucider, et des études sont en cours pour comprendre le fonctionnement de la grossesse.

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cellule trophoblastique

Interaction entre une E-sélectine et le complexe sialyl Lewis X

adhesion 2.JPG

Bilan des interactions du blastocyste avec l'endomètre

https://academic.oup.com/glycob/article/27/5/385/2938691

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Fixation d'une cellule épithéliale à sa lame basale

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