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L'endométriose : les théories sur son origine 

De nos jours, il existe plusieurs théories ayant pour but d’expliquer la survenue de l’endométriose chez la femme. Cependant, aucune d’entre elles n’explique à elle seule l’hétérogénéité phénotypique et histologique de la maladie.

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A- La théorie de l'implantation

 

  Cette théorie a été élaborée par le gynécologue John A. Sampson en 1920. Celle-ci se base sur le reflux menstruel qui survient de façon physiologique chez 80 à 90% des femmes. En effet, les cellules endométriales qui vont dans la cavité péritonéale en passant par les trompes pendant les menstruations ne sont pas éliminées par le système immunitaire. Elles prolifèrent et développent des propriétés d’adhésion, d’implantation et d’invasion. Sa théorie explique donc la répartition au niveau anatomique des lésions que provoque l’endométriose. Lorsque les menstruations sont régurgitées, leur cheminement est influencé par  l’anatomie pelvienne.  Les lésions pelviennes vont alors avoir une prédominance antérieure et gauche dans le corps alors qu’au niveau abdominal, les lésions endométriosiques vont être prédominantes du côté droit du corps.

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De May fait des gribouillis

John A. Sampson, gynécologue américain

Anatomie pelvienne                                                                        Cavité péritonéale (en rose)

B- La théorie de la migration cellulaire sur le modèle des cellules cancéreuses. 

Les cellules endométriales pourraient migrer selon le même modèle que les cellules cancéreuses.

Pour se déplacer, les cellules produisent un lamellipode, c'est-à-dire une structure saillante de filaments d’actine, qui se lie au substrat puis se plisse et se déplisse pour assurer leur mouvement. Mais l’actine seule ne suffit pas: des scientifiques ont montré que la présence d'Exo70 (une protéine) induit la formation de petites avancées sur la membrane, qui se remplit ensuite d'actine. Pour vérifier cette hypothèse, les scientifiques ont alors fait muter la protéine Exo70, de sorte qu'elle ne puisse plus former ces protrusions membranaires. Les cellules sont alors devenues incapables de migrer correctement.

Fonctionnement du lamellipode:

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Ce phénomène a été nommé “gant vide”: Exo70 serait le gant alors que l'actine représenterait les doigts qui se forment et aident la cellule à avancer.

 Les cellules épithéliales ne migrent normalement pas. Ils forment des couches cellulaires serrées sur une membrane basale et justifient des barrières anatomiques. Une cellule épithéliale doit donc subir d'importants changements avant de pouvoir acquérir la capacité de migrer et de se disséminer dans d'autres tissus (rupture des barrières anatomiques). Ce processus se produit au cours du développement, de la fabrication des organes, mais également à un stade ultérieur, principalement en pathologie, processus de transformation cellulaire menant au cancer (ou à l'endométriose). Le passage de cellules épithéliales non-mobiles, formant une feuille, à des cellules mobiles ressemblant à un fibroblaste est appelé transition épithéliale-mésenchymateuse (MET).
 

Tout d’abord les cellules cancéreuses doivent se désolidariser de l’épithélium auquel elles sont fixées grâce à de l’E-cadhérine. Pour cela elles effectuent une transition épithélio-mésenchymateuse (EMT) grâce à un facteur transformant, le TGFbéta (une cytokine produite par les macrophages et les fibroblastes qui sont des cellules immunitaires présentes aux côtés des cellules cancéreuses). Ainsi, elles sont maintenant liées à l’épithélium par une N-cadhérine, qui est moins solide, elles deviennent donc mobiles. Après leur migration (expliquée ci dessus) , elles subissent une nouvelle transition, mésenchymo-épithéliale (MET) suite à laquelle elles redeviennent des cellules épithéliales solides.

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Ensuite, les cellules envahissent le tissu sur lequel elles se sont fixées.

Les cellules cancéreuses sont associées à des macrophages qui sécrètent alors des métalloprotéases (MMP) qui sont des enzymes dégradant les protéines de la matrice extracellulaire et de la lame basale des cellules cibles. Ainsi le passage des cellules cancéreuses à l’intérieur de la matrice est facilité. On parle alors de carcinome invasif; le carcinome in situ correspondant aux cellules cancéreuses simplement posées sur leurs cellules cibles.

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Pour coloniser plus de tissus, et des tissus d’autant plus éloignés les uns des autres, les cellules cancéreuses peuvent alors passer dans la circulation sanguine. Pour cela, les macrophages associés à ces cellules dégradent la paroi du vaisseau sanguin, permettant aux cellules cancéreuses d’y pénétrer et de s’y déplacer. Lorsqu’elles arrivent au niveau d’un capillaire sanguin, leur diamètre devient plus grand que celui du capillaire (car un capillaire est très fin): elles sont ainsi bloquées et peuvent alors proliférer et briser le capillaire. Elles se retrouvent alors dans le tissu.

 

Ce sont tous ces processus que peuvent utiliser les cellules endométriales pour coloniser de nouveaux tissus et être la source de lésions endométriales.

  On peut d'ailleurs différencier les cellules épithéliales eutopiques des femmes malades et non malades.

Des recherches ont prouvé que l' endomètre eutopique des femmes non endométriosiques et endométriosiques étaient différents mais pas d’un point de vue histologique. En d’autres mots, si on les observe au microscope nous ne pourrons pas les différencier. C’est donc du point de vue moléculaire qu’ils diffèrent. L’endomètre eutopique d’une femme malade présente des anomalies moléculaires qui entraînent le détachement des cellules de l’endomètre et leur survie hors de l’utérus. De plus, les altérations moléculaires qui existent au niveau de l’endomètre eutopique existent également au niveau des lésions de l’endomètre ectopique mais sont plus importantes (en nombre). On peut donc dire que les anomalies moléculaires des deux différents endomètres sont liées mais diffèrent au niveau de leur quantité et de leur environnement. L'endomètre ectopique se trouvant dans la cavité péritonéale et présentant des anomalies moléculaires plus nombreuses, cela favorise donc sa survie.

C- La théorie des cellules souches endométriales

Celle-ci se base à partir de l'existence de cellules souches circulantes venant de la moelle osseuse. Elles ont la propriété de se différencier en tissu endométriosique à des sites variables. Cette théorie a été émise plus récemment que les autres et semble crédible.

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D- La théorie de la métaplasie

La métaplasie désigne la transformation d’un tissu différencié en un autre à partir d’une origine embryologique commune. Ici, le tissu péritonéal se transformerait en tissu endométriosique soit spontanément, soit à cause de facteurs hormonaux. Cette théorie pourrait expliquer pourquoi ces femmes présentent des lésions endométriosiques dans des lieux inhabituels ou atypiques, par exemple certaines femmes peuvent présenter des lésions alors qu’elles n’ont pas d’endomètre fonctionnel.

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